Navire conçu dans les années cinquante, le Maillé-Brézé dispose d'un système de propulsion composé de turbines à engrenages fonctionnant à la vapeur.
Ce que l‘on appelle la machine, qui correspond au moteur du navire, est en fait composé de deux groupes indépendants … la machine avant qui fait tourner l’hélice tribord et la machine arrière qui fait tourner l’hélice bâbord.
Le système propulsif occupe approximativement un tiers de l'espace disponible sur le navire.
Chaque groupe machine comprend :
- Deux chaudières pour transformer l’eau douce en vapeur à 380 °c avec 35 bars de pression
- Une salle avec les turbines qui tournent grâce à la vapeur haute pression . Ces turbines entrainent une ligne d'arbre puis une hélice, un réducteur évitant à la ligne d'arbre et à l'hélice de tourner trop rapidement.
- Un condenseur dans lequel circule l'eau de mer ( 7700 m3 à l'heure) assure le refroidissement de la vapeur provenant des turbines. Celle vapeur se transforme alors en eau douce qui est envoyée dans les bâches alimentant les chaudières .
Des bouilleurs permettent également de faire de la désalinisation d'eau de mer. L'eau douce produite est destinée d'une part à assurer le complément d'eau des chaudières mais également à remplir les ballasts d'eau destinées à la vie du bord : douches, sanitaires, laverie et cuisine et eau potable ...
La puissance développée par chaque groupe de propulsion est de 31500 chevaux soit 63 000 chevaux pour le Maillé-Brézé.
Les hélices fabriquées en laiton, quadripales, mesuraient 3.70m et pesaient chacune 6.25 tonnes. Elles ont été retirées du navire lors du désarmement.
A pleine puissance, elles tournaient à 318 tours par minute.
La production d'énergie électrique se fait soit via la vapeur des chaudières qui alimente un turboalternateur ou via deux diesels alternateurs de 180kw quand les chaudières sont éteintes.
La vitesse maximale en service courant était de 33 nœuds soit environ 65 km/h et la distance franchissable de 5000 miles nautiques à 18 nœuds soit un peu moins de 10 000km à environ 36 km/h.
Le saviez-vous ?
La consommation d’un tel navire est de 6 450 litres de mazout à l’heure à 18 nœuds, ce qui est sa vitesse de croisière. Ce qui lui donne une autonomie de 3100 milles soit 5700 KM. Mais à 33 nœuds, sa vitesse de pointe, la consommation monte à 19 650 litres à l’heure !